Origine de la Paroisse de Progens
C'est en 1677 que Claude Deplan érigea la chapelle de Progens et par acte du 17 juillet 1677 Mgr Strambino reconnut ce lieu de culte. Cette chapelle, construite en pierres et couverte de bardeaux devra attendre l'an 1743 pour recevoir son clocheton. Grâce à de nombreux bienfaiteurs, des dons et legs ont été versés pour l'entretien et "l'augmentation" du sanctuaire, soit le bénéfice de la chapellenie. La Commune de Progens s'étant déclarée prête à assumer l'entretien de la chapelle après le décès du fondateur, elle en devint par acte de donation propriétaire jusqu'au jour de l'érection de la chapellenie en 1797.
C'est à l'automne 1730 que les communiers demandèrent à la Cour épiscopale un prêtre à demeure, mais cette requête resta vaine. C'est finalement en 1797 que le bénéfice de la chapellenie vit le jour, par acte épiscopal qui imposa le fait de l'établissement d'un châtelain aux conditions qu'il ne sera jamais établi à Progens de cabaret ou de bouchon (auberge villageoise). A ce moment-là, l'auberge de La Verrerie n'était que la cantine pour les ouvriers de la verrerie.
Grâce à la verrerie, la population augmenta et la chapelle fut vite trop petite, ne pouvant accueillir que 60 communiers. C'est en 1843 que la pose de la première pierre de la nouvelle bâtisse eut lieu et la chapelle fut terminée en 1844. Cette nouvelle bâtisse spacieuse donna des idées d'indépendance à ses habitants.
En octobre 1856, les habitants de Progens souhaitèrent rejoindre la paroisse de Semsales afin d'éviter de contribuer aux frais de reconstruction de l'église paroissiale de St-Martin, paroisse à laquelle ils étaient rattachés, mais finalement, ils abandonnèrent ce projet. Le 24 avril 1887 les habitants de Progens annoncèrent à nouveau le vœu de se séparer de St-Martin pour former cette fois une paroisse distincte, les raisons étaient l'éloignement de l'église, les mauvais chemins, les montées et descentes rendant pénibles la fréquentation des offices. Malgré les nombreuses voix qui s'élevèrent contre cette requête, Mgr Mermillod signa le 26 juin 1888 l'acte d'érection qui érigea la Chapelle St-Barthélémy en église paroissiale et nomma le premier curé en la personne de l'Abbé Perrottet.
Le 5 août 1888, quelle joie dans la nouvelle paroisse de Progens. Quelle fierté d'entrer dans leur église, d'y recevoir leur curé !
Origine de la Paroisse de Le Crêt
Il faut remonter au XVIIe siècle pour voir le début de notre paroisse. Le 28 mai 1657, alors rattachés à l'Eglise-mère de St-Martin, les habitants de Le Crêt demandèrent de bâtir une chapelle en leur commune en invoquant les chemins mauvais, parfois impraticables durant l'hiver et les fréquentation des catéchismes qui en souffrait. Grâce à la générosité des habitants de la commune, les travaux de construction purent débuter et la chapelle fut achevée et bénite le 25 novembre 1658 à l'occasion de la première messe célébrée dans ce lieu de culte.
Dans cette première démarche, les gens du Crêt avaient sollicité l'autorisation de bâtir une église filiale, c'est-à-dire dépendante de Saint-Martin, mais ils songeaient déjà à fonder une paroisse autonome ce qui fut fait le 9 août 1663 par Mgr Strambino et le premier curé du Crêt, Dom Jean Giroud de Vuisternens fut nommé le 30 novembre 1663. En 1666, ce fut autour des habitants de Grattavache de rejoindre la paroisse de Le Crêt. Quant aux habitants des Ecasseys situés sur les terres du bailli de Reyff (domaine de Lacran) et relevant du bailli, ils furent incorporés à la paroisse du Crêt.
Ainsi, la paroisse compta les villages du Crêt, de Montésy, de Mauborget, de Brémudens, le territoire des Currat, une partie des Ecasseys et dès 1666, Grattavache.
Chaque communier avait sa place marquée à l'intérieur de l'église, chacun avait son coin au cimetière.
Cette église se révéla bientôt trop petite, la tour érigée vers 1695 fut maintenue, le chœur et la sacristie furent reconstruits à neuf, quant à la nef, elle fut prolongée de 3 m. environ, cet édifice fut consacré le 15 juin 1755 par Mgr de Boccard.
Le 20 juin 1831, la foudre tomba sur le clocher et causa des dégâts à l'intérieur de la nef. Le récit de cet incident a été transmis par le journal "Le Véridique" du 21 juin 1831, dans les termes suivants :
"La foudre est tombée hier sur notre église; la flèche a beaucoup souffert, le coq qui domine la croix a disparu et la porte principale a été enfoncée et mise en pièces. On a compté vingt-trois trous ou crevasses dans les murs du clocher et de l'église. Le tabernacle a éprouvé une dégradation considérable; le faîte de l'église est tout découvert, surtout le chœur dont la toiture a été comme déchirée. La fumée était si épaisse à l'intérieur de l'église qu'on n'a d'abord pas pu y entrer, par crainte de suffocation. Malgré que l'édifice soit couvert en bardeaux, le feu n'a pas pris et personne n'a souffert. Ces dégâts seront sans doute bientôt réparés, vu le bon esprit des paroissiens qui s'empressent de mettre la main à l'œuvre.
"L'assemblée paroissiale du 20 avril 1841 n'arriva pas à se mettre d'accord pour l'agrandissement de l'édifice, c'est le 13 juillet 1846, en présence de Mgr Marilley et du conseiller d'Etat Perroud, que l'assemblée accepta de construire un nouveau sanctuaire car l'actuel disait-on n'a ni des proportions régulières ni un degré de solidité convenable. Mais la tourmente de 1847 et l'exil de Mgr Marilley vinrent ajourner son exécution et on se contenta de réparer le bâtiment.
Quarante ans plus tard, l'idée d'une construction nouvelle fit son chemin. Lors de l'assemblée du 31 janvier 1886, une commission de bâtisse fut nommée et le 23 mai on adopta à l'unanimité le projet d'une église néo-gothique à trois nefs, tel que l'avait conçu M. Villard, curé de Farvagny et ce projet fut soumis à l'approbation de l'êvêque. L'église fut consacrée le 3 septembre 1889 par Mgr Mermillod après 2 ans et trois mois de travaux.
Ces historiques ont pu être réalisés grâce au livre "Progens" 1986 de l'Abbé G. Bourgoin, ancien curé de Progens, et l'Abbé Gérard Pfulg qui a retracé l'historique de la Paroisse de Le Crêt dans le libretto de la Kermesse paroissiale de 1971, aujourd'hui décédés.
Réunion de nos deux paroissesAu printemps 2003, les conseillers paroissiaux de Progens rencontrant quelques soucis de retrouver des paroissiens pour occuper les postes laissés vacants au sein du conseil de paroisse, s'adressèrent au conseillers de Le Crêt pour discuter d'une éventuelle fusion de nos paroisses. De nombreuses séances et discussions eurent lieu durant l'été 2003 entre ces deux conseils. Une séance d'information a permis aux paroissiens de connaître les tenants et les aboutissants d'une telle convention.
Grâce au travail de nos deux conseils de paroisse, c'est le 4 novembre 2003, que les assemblées paroissiales de Progens et Le Crêt, convoquées dans leur paroisse respective, ont accepté la convention de réunion et se sont retrouvés pour partager ensemble une agape. Dès le 1er janvier 2004, n'existe plus qu'une entité, la Paroisse de Le Crêt-Progens.